La fréquence de 25 im/s appartient, notamment en Europe, à un domaine particulier qui est la télévision. Une norme basée sur des contraintes électriques. Sur YouTube, comme à la télévision, les chaînes d’information diffusent principalement du contenu en direct et sont ainsi contraintes à des paramètres de compression, ayant un impact sur la qualité du rendu.
Intéressé par ce que l’image textuelle elle-même pouvait produire dans l’imprévu en terme de rendu graphique, et donc par la plasticité que je pouvais observer au milieu d’un amas de pixels, je me suis mis à générer du texte.
Dans un premier temps défilant de droite à gauche, sur l’axe x, et en testant plusieurs niveaux de compression. Tout au long de cette démarche expérimentale, je me suis fixé un caractère. Un caractère comprenant un maximum de variantes de chasses et de graisses, une linéale facilement reconnaissable : l’Univers, de Frutiger. Mon but étant de chercher des qualités formelles dans la perte. Je me suis ainsi retrouvé à travailler à partir d’une source qui est mobile, et qui ne possède donc pas de forme fixe car issue du mouvement.
J’ai fait ce qu’on appelle de la chronophotographie afin de disséquer le mouvement image par image et obtenir des images entièrement mises à nue. Après de nombreux tests sur des questions techniques de trame, progressive ou entrelacée, etc., j’ai pu constater que la trame de l’écran étant horizontale conditionnait mes résultats. J’ai ainsi ajouté deux axes de plus à mes tests ; en plus de l’axe x, l’axe y et l’axe z, me retrouvant par conséquent devant des potentiels de plus en plus larges. J’ai également choisi après plusieurs essais de m’intéresser uniquement à une graisse précise : l’Univers LT 55. C’est finalement sur l’axe z que j’ai découvert un monde caché ; lorsque le texte infiniment petit s’agrandit progressivement. Ce sont les premières images de ces vidéos générées, lorsque l’Univers est minuscule, qui m’ont intéressé et se sont trouvées vecteurs de différents choix d’interprétations typographiques.
J’ai ainsi constitué un ensemble de trois caractères d’après 3 images n’apparaissant chacune pendant seulement 1/25e de seconde, ces images contenant plusieurs interprétations possibles, synonymes de déclinaisons formelles et d’élaboration d’une « famille ».