L’intérêt premier de ce projet a été de comprendre et questionner les choix de design d’un média populaire à grand tirage. L’objet s’est porté sur l’hebdomadaire Auto Plus, qui en plus d’avoir un thème précis mais populaire, s’adresse à une cible qui est a priori peu sensible au design graphique, mais qui dispose cependant d’attentes bien précises en terme de compréhension didactique du contenu. Les habitudes graphiques du lectorat d’Auto Plus ont été le point de départ du projet, qui s’est divisé en deux parties :
- La mise en page
- La création d’un caractère dédié au titrage.
Une mise en page intuitive et systémique a alors été développé, en conservant néanmoins la densité habituelle et la saturation caractéristique du genre. La simplification et la réduction de la boîte à outils graphiques ont empêché l’effet de cohue visuelle afin de clarifier l’information :
- d’abord par la limitation de la gamme chromatique, en attribuant une couleur à chaque rubrique ;
- puis en réduisant la typographie à une seule famille de caractère, le Taz de Lucas de Groot, qui offre une importante amplitude de styles, dans laquelle ont été pioché quatre styles qui satisfont toutes les hiérarchies.
- aussi les formats d’images sont normés pour une plus grande cohérence. L’impact est lui épaulé par la mise en avant de rubriques plus photographiques en autorisant davantage d’images pleine page et pleine double page ce qui à pour effet de rythmer et mieux séquencer la lecture.
L’occupation totale de la page par la densité d’informations à laquelle le lecteur est habitué demeure.
Enfin, la passion automobile a été prétexte à la création d’un caractère de titrage identitaire. Certaines caractéristiques de l’automobile, comme la vitesse ou la puissance, aussi explicites pour les passionnés que pour les amateurs, ont été insufflées par le dessin de cette fonte. Le Gamos, un italique extrême basé sur une pente de 40° est le dernier élément qui vient compléter le nouveau set (typo)graphique en cohabitant avec le Taz. L’avantage tourne en faveur du titrage et le met en pôle position face au Taz, volontairement plus en retrait.