Le projet « En capitale belge » a été initié en 2015 lors d’un séjour Erasmus de quatre mois à Bruxelles en Belgique. Cette expérience personnelle et professionnelle a été l’occasion d’observer l’incidence de la décision politique bilingue (français-néerlandais) sur la conception d’objets graphiques, comme la signalétique urbaine bruxelloise. L’étude de cette manifestation visuelle, pour le moins étonnante, d’une situation politique complexe et insolite, a fait naître un nouveau projet de création de caractères dans le cadre du DSAA Design Typographique.
Ce diplôme a porté sur les plaques de rue. Grâce à leurs contenus toponymiques, historiques, textuels, linguistiques et graphiques, ce sont des scènes riches et manifestes de la cohabitation franco-néerlandophone, et donc le terrain idéal pour mettre en scène ce nouveau caractère.
La cohabitation linguistique s’avère être un réel enjeu et défi typographique, à l’échelle de Bruxelles mais aussi à l’échelle européenne. L’égalité est conçue comme la prise en compte et le respect des différences, non l’uniformisation des modèles comme elle est effectuée aujourd’hui.
Le parti-pris de ce projet est ainsi de valoriser la cohabitation : créer un design typographique propre à l’espace public urbain de la région Bruxelles-Capitale qui manifeste les spécificités des deux communautés linguistiques et culturelles, qui manifeste surtout les logiques linguistiques au lieu de les nier.
C’est donc à partir de l’étude des langues et de leurs logiques distinctives que le projet typographique a été mené, travaillant d’une part sur la mise en avant des particularités linguistiques du français et du néerlandais, et d’autre part sur l’examen des contraintes d’encombrement spatial effectives dans la signalétique urbaine.