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Théo Miller — Espaces intertextuels

Ce projet découle d’une réflexion sur le rapport qu’entretient l’acte de lecture à son support. D’un côté, les écrans sont en train de modifier nos habitudes de lecture et font émerger de nouveaux gestes ; de l’autre, le développement de l’impression numérique renouvelle notre rapport à l’imprimé. Ainsi, il n’est pas rare que le lecteur commence sa lecture à l’écran pour la poursuivre sur papier. Or, ces deux supports n’appellent pas les mêmes gestes et par conséquent, ils ne peuvent être pensés de la même façon.

En cherchant à mettre à profit les possibilités d’analyse, de manipulation et de reconfiguration offertes par le numérique, ce projet propose un dispositif d’éditorialisation qui puisse cristalliser des parcours de lecture. À partir d’un corpus de texte qui pose justement la question du statut du lecteur comme producteur de sens, et en m’appuyant sur la notion d’intertextualité, j’ai cherché à rendre tangible par l’image ces connexions créées par le lecteur en fonction de l’expérience lectoriale qu’il a accumulée. L’enjeux était alors de penser un accès au texte qui se substitue à la logique du défilement continu, et, qui pour les besoins de l’analyse, de la recherche, propose plutôt la cartographie d’un discours discontinu. L’aboutissement de ces multiples lectures possibles peut s’achever par l’impression de ces parcours : c’est-à-dire par la visualisation du point auquel la lecture d’un même texte ou d’un même corpus de textes peut donner naissance à une variété de textes, d’objets éditoriaux, de livres.

Ainsi, sur le site, la lecture est très active, les choix sont nombreux : c’est un espace de conception, c’est là que l’on fait sa lecture. C’est à partir de cette étape d’assemblage qu’un fichier PDF peut être généré de façon automatique, grâce au langage CSS-Print. Toutefois, si la version imprimée propose une reconfiguration de ce qui est affiché à l’écran vers une forme adaptée à l’espace de la page, elle n’a pas la même fonction : quand un lecteur décide d’imprimer un texte depuis le web, c’est souvent à des fins de conservation, de classement, ou de lecture plus approfondies.