Ce projet engage une démarche de design prospectif qui associe l’écriture et la typographie à la technologie de l’eye-tracking. Il a été réalisé en partenariat avec Jean Lorenceau, directeur de recherche au CNRS qui a inventé un dispositif permettant la génération auto-initiée de poursuites oculaires pour écrire.
Et si un jour nous pouvions écrire avec les yeux, quelle écriture cela produirait-il ? Cette question qui socle le projet et offre l’occasion d’interroger les structures des signes alphabétiques qui constituent une donnée essentielle du champ typographique et de l’écriture latine.
L’oculoscription et la manuscription fonctionnent différemment. Les tracés sont continus et invisibles en cours d’exécution et les mouvements verticaux sont difficiles à exécuter avec les yeux… À partir de ce constat une intuition s’est formulée : de part leur ductus propres à la main, les formes de lettres manuscrites ne sont pas forcément adaptées aux contraintes de l’œil. L’objectif du projet est donc de concevoir un modèle d’écriture pour l’oculoscription, en trouvant des ductus ergonomiques tout en favorisant une bonne lisibilité des inscriptions.
L’alphabet expérimental de Brain Coe a été pris comme point de départ pour créer les structures. Une démarche itérative de tests a ensuite fait évoluer le modèle et l’interface d’oculoscription. Enfin, Janus 0, un caractère typographique dessiné sur les structures idéales de l’écriture oculoscrite a été dessiné pour apprendre la lecture d’inscriptions ainsi produites.